L’haptonomie est un contact tactile pour rendre sain et entier. Il a été élaboré par Frans Veldman (1921 - 2006), au
début des années 1980. F. Veldman se définit lui-même comme un
chercheur en sciences humaines et un « thérapeute manuel ».
La
pratique de l'haptonomie consiste à entrer en relation par le toucher,
un toucher affectif qui rejoint l'autre dans ce qu'il a de meilleur. La
peau est un organe sensoriel méconnus et surtout très peu développé dans
nos cultures occidentales, presque tabou. C’est dommage car il donne
accès à la profondeur de la personne, à son sens archaïque et à notre
sécurité de base. Le toucher haptonomique est rempli d’affection, mais
sans connotation érotique; respectueux, sans être « détaché »;
généreux, sans être thérapeutique; tendre, ouvert et sincère.
Nous
vivons tous dans, avec et par des liens affectifs : c’est même
cela qui nous fait vivre. En effet, sans affectivité, sans liens avec
nos semblables : pas de vie. Nous avons été conçus grâce à un lien
d’amour entre un homme et une femme et nous avons besoin de ce lien
affectif pour nous développer. L’haptonomie concerne donc tous les
stades de la vie puisque nous entretenons des liens affectifs tout au
long de notre vie. Elle est surtout pratiquée dans la période de
grossesse et de postpartum, mais aussi auprès de toute personne désirant
être accompagnée de cette manière ou qui traverse une période délicate,
et également en de fin de vie.
Si
l’haptonomie s’est surtout développée en période périnatale c’est qu’à
cette période de la vie on y est le plus sensible. On sait aujourd’hui
que le développement sensoriel du fœtus se fait tôt pendant la
grossesse: tous les organes des sens fonctionnent dès cinq mois de
gestation. Le bébé perçoit alors son environnement: les voix, les sons,
le bercement quand sa mère marche, le contact des mains sur le ventre et
aussi les émotions de sa mère, mais il est surtout sensible au toucher
et l’affect. Après sa naissance, il est très vite habillé et manipulé
d’une façon qui prend de moins en moins compte de son être dans sa
globalité et cela s’intensifie tout au long de la vie.
Chaque
membre de la famille, mais surtout bébé, a besoin de se sentir inclus.
Dans le toucher affectif, il y a une rencontre, une dynamique ;
l’enfant, mais aussi l’adulte, se sentent reconnus, affirmés, affermis.
L'approche
affective de l'enfant, qui sécurise celui-ci et lui fait vivre le Bon
qu'il représente, l'aide à se développer vers son authenticité, tout en
étant porteur d'un sens des normes, d'une capacité de partage avec
l'autre et d'identification avec lui. C’est la source d'une véritable
prévention de la violence sociale et du repli groupal.
Dès
la conception, on peut rencontrer l’enfant dans le giron maternel. Le
giron est un lieu qui accueille affectivement, qui protège, qui prend
soin, qui donne de soi, qui fait grandir ; et cela, au-delà de la
volonté maternelle propre. C’est un attribut de l’espèce.
En
haptonomie, l’intention est d’accompagner au mieux notre enfant pour
que la peur existentielle de séparation ne fige pas trop la situation au
départ. Il n’est pas question de « diriger bébé », mais de
lui permettre de « partager » le lien qui existe entre son
père et sa mère, de lui manifester notre amour et notre présence
soutenante. Cet accompagnement favorise l’attachement post-natal car
c’est à ce moment-là que se constituent les premiers liens entre les
parents et le bébé.